SPÉCIAL VINITECH-SIFEL 2024

Interview d’Emmanuel Viollet, responsable du salon Vinitech-Sifel*

« Parler de l’aval, qui vient nourrir l’amont »
Publié le 25 novembre 2024

Par Catherine Bioteau

Emmanuel Viollet Crédit : Vinitech-Sifel

Fort de son expérience chez l’organisateur international de salons Messe Frankfurt, le nouveau responsable du Vinitech-Sifel apporte un regard neuf et sa touche personnelle à cette 24e édition.

R.F.O : Quel regard avez-vous posé sur le salon Vinitech-Sifel à votre arrivée chez Beam, il y a deux ans ?

Emmanuel Viollet : Le Vinitech-Sifel est un salon professionnel incontournable et performant avec un taux de fidélité extrêmement important pour le monde des salons, tant du côté des visiteurs que des exposants. Cela signifie que les exposants font du business et que les visiteurs apprécient l’offre des équipements et services exposés et celle des conférences et animations proposées. Les professionnels de la filière se sentent chez eux. L’objectif est de conserver cette dynamique et l’excellence des propositions techniques, tout en enrichissant l’offre.

RFO : Et qu’avez-vous impulsé pour cette édition 2024 ?

EV : Le fait de parler de l’aval ! C’est la grande nouveauté de cette édition. L’aval vient nourrir l’amont. Les professionnels doivent construire leurs stratégies de commercialisation, de distribution. Nous devons écouter les consommateurs pour répondre à leurs attentes, parler innovations produits, innovations de distribution… Aujourd’hui, certains produits peinent à trouver des débouchés commerciaux, sur fond de déconsommation et de crise structurelle. Il faut repenser une partie de notre production, la réadapter aux besoins de demain et trouver de nouvelles cibles, les jeunes consommateurs par exemple.

Pour répondre à ces enjeux, nous avons créé un nouveau secteur baptisé « Mise en marché » qui réunira une trentaine d’exposants représentant divers métiers de l’aval : communication, marketing, logistique, export… Cette offre de service sera complétée d’un cycle de conférences dédiées. Il y a des défis majeurs à relever dans ces domaines.

RFO : Quelles sont les autres points forts du salon ?

EV : D’abord l’innovation, toujours très importante pour nous, avec entre autres les Trophées de l’innovation et le Village Start-up, qui regroupera 45 entreprises innovantes, dont plus de la moitié participeront pour la première fois.

Ensuite la diversification, que ce soit vers de nouveaux produits à base de raisin (comme les nolow ou les cocktails), ou de nouvelles productions. Nous organisons, en partenariat avec la chambre d’agriculture de Gironde, une journée dédiée à la diversification vers des productions végétales d’avenir*. Nous avons sélectionné sept cultures – kiwi, asperge, fruits à coque, fruits rouges, houblon, olive et raisin de table –qui disposent déjà d’un potentiel de marché et de filières organisées (ou en cours). Ce point est essentiel pour permettre un accompagnement des producteurs intéressés dès le début de leur démarche de diversification. Pour ces sept cultures, on va en quelque sorte « pitcher » les opportunités de marché et les besoins techniques.

Et nous conservons notre parcours bière lancée en 2022, qui a bien fonctionné.

RFO : Comment se situent les tendances de fréquentation par rapport à 2022 ?

EV : Le salon va ouvrir dans un contexte complexe, mais les perspectives de fréquentation sont encourageantes, tant pour les exposants que pour les visiteurs. Cela montre une réelle attente de la filière vis à vis de cet évènement. On ne va pas sur un salon uniquement pour investir, mais également pour se projeter, pour chercher des solutions. Et ce salon s’adresse à tous, tous les enjeux sont adressés, quel que soit le profil du visiteur. Nous montrons ce qu’il est possible de faire, du côté de la production et de celui de la commercialisation. Cela fera beaucoup de bien d’avancer ensemble car je pense que c’est ensemble que nous trouverons les solutions. 

*chez Beam (Bordeaux Events And More)